
François Christen
Chief Economist
Article publié sur agefi.com
Le président de la Fed n’élude pas le risque de récession associé au rétablissement de la stabilité des prix.
Sous pression depuis que la Réserve fédérale multiplie les avertissements préfigurant un cycle de resserrement monétaire expéditif, les emprunts gouvernementaux et les obligations d’entreprises offrant les meilleures garanties de solvabilité ont engrangé des gains significatifs la semaine passée. Le rendement du T-Note US à 10 ans s’est ainsi replié en dessous de 2,9% après s’être brièvement approché de 3,2%. Ce reflux intervient alors que les actions et la plupart des actifs risqués traversent une zone de fortes turbulences.
Les chiffres d’inflation publiés aux Etats-Unis n’ont pas permis d’apaiser les craintes de «stagflation» qui exacerbent l’anxiété des investisseurs. La progression annuelle des prix à la consommation a légèrement ralenti pour s’établir à 8,3% en avril, mais le renchérissement sous-jacent (0,6% mensuel, 6,2% annuel hors énergie et alimentation) met en lumière des effets de contagion persistants. La progression soutenue des prix à la production (0,5% mensuel, 11% sur douze mois) est aussi préoccupante.
Les ménages américains ont le moral en berne
Alors que le niveau des demandes d’indemnité de chômage (203.000 selon le dernier relevé hebdomadaire) traduit un marché du travail robuste, les ménages américains ont le moral en berne. L’indice de confiance publié par l’Université de Michigan est tombé à 59,1 en mai, au plus bas depuis avril 2011. Ce repli semble imputable à la flambée de l’inflation qui excède amplement l’augmentation des salaires. La même enquête met en lumière un ancrage satisfaisant des anticipations d’inflation à long terme (3% sur un horizon de 5 ans).
Les responsables de la Réserve fédérale qui se sont exprimés récemment ont confirmé un plan de route qui implique deux relèvements du taux d’intérêt de 0,5% à l’occasion de deux prochaines réunions du FOMC (14/15 juin et 26/27 juillet), tout en restant assez évasifs quant à la suite du programme. Une décrue probante de l’inflation durant l’été pourrait conduire la banque centrale à ralentir la cadence dans l’espoir d’accomplir ce fameux «atterrissage en douceur» qui permettrait d’endiguer l’inflation sans passer par la case récession. Atteindre cet objectif s’annonce difficile et Jerome Powell n’a pas éludé le risque de récession dans une interview intéressante accordée à Marketplace. Rétablir le contrôle de l’inflation constitue désormais la priorité du Chairman qui n’a pas caché son admiration pour Paul Volcker, lequel n’avait pas hésité à faire des choix impopulaires pour briser la spirale inflationniste alimentée par le premier choc pétrolier.
En Europe, les rendements en euros sont aussi repartis à la baisse bien que Christine Lagarde ait confirmé la perspective d’un relèvement des taux d’intérêt en euros avant la fin de l’été, voire dès la fin du mois de juillet. L’ère des taux d’intérêt monétaires négatifs devrait prochainement s’achever, comme cela est déjà reflété par des futures situant le taux Euribor à 3 mois entre 0,5% et 0,75% en fin d’année.
Projections de croissance à la baisse en zone euro
La flambée des prix de l’énergie a conduit la Commission européenne à réviser à la baisse ses projections de croissance pour 2022 de 4% à 2,7%. L’inflation est désormais prévue à 6,1%, bien au-delà de la projection de 3,5% dévoilée l’hiver passé. L’évolution du marché du travail est toutefois réjouissante. Au plus bas, le taux de chômage devrait continuer à baisser pour l’établir à 7% en 2023.
Hors zone euro, on relève une baisse marquée des rendements en livres sterling et en franc suisse, en phase avec les Etats-Unis et la zone euro. Sur le marché du crédit, les obligations d’entreprises n’ont pas été épargnées par les turbulences. Le «G-spread» moyen dans l’univers «Global High Yield» a franchi 5%, tandis que les emprunts «high grade» affichent une prime approximativement stable, aux environs de 1,5%.
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