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Attention aux risques d’overdose

François Christen

François Christen

Chief Economist

La solidité persistante du marché du travail aux Etats-Unis pourrait conduire la Réserve fédérale américaine à se montrer trop restrictive.

Article original publié sur agefi.com

Toujours aussi fébriles, les marchés financiers ont entamé la semaine passée par une phase d’euphorie avant de subir un repli provoqué par un rapport de l’emploi qui devrait inciter la Réserve fédérale à maintenir un cap très – voire trop – restrictif. Le rapport de l’emploi publié vendredi passé aux Etats-Unis s’est révélé trop «bon» au goût de Wall Street qui aurait préféré des signes probants de refroidissement conjoncturel de nature à apaiser la banque centrale.

Les 263.000 postes créés en septembre et le déclin du taux de chômage de 3,7% à 3,5% n’ont pas répondu à cette aspiration pour les mauvaises nouvelles.

Le marché du travail aux Etats-Unis demeure tendu, malgré l’émergence de quelques symptômes de relâchement tels que le repli du nombre de postes à pourvoir de 11,2 millions en juillet à 10,1 millions en août ou l’augmentation des coupes annoncées par certaines entreprises confrontées à une dégradation de la marche des affaires. L’érosion insignifiante de l’indice ISM consacré aux services (56,7 en septembre après 56,9 en août) ne traduit pas un fort ralentissement de l’économie américaine. L’indicateur «GDPNow» de la Fed d’Atlanta met en lumière un rebond de la croissance au troisième trimestre à un rythme annualisé de 2,9% après des contractions minimes durant les deux trimestres précédents.

La Fed devrait prochainement réduire la cadence

L’étonnante robustesse du marché du travail américain augmente la probabilité d’assister à un quatrième relèvement du taux d’intérêt des Fed Funds de 0,75 point de pourcentage, vers une cible comprise entre 3,75% et 4%, à l’issue de la réunion du FOMC du 2 novembre. Les jeux ne sont toutefois pas encore faits, et la cote pourrait se modifier au gré des nouvelles attendues prochainement, en commençant par l’évolution des prix à la consommation en septembre qui sera dévoilée jeudi. A cet égard, on accordera une attention particulière à la variation mensuelle de l’indice excluant l’énergie et l’alimentation afin de jauger les effets «secondaires» que la Réserve fédérale cherche à endiguer.

Quoi qu’il advienne, la Fed devrait prochainement réduire la cadence et se donner le temps de cerner les effets «retardés» du resserrement monétaire amorcé en mars. En bref, la solidité du marché de l’emploi aux Etats-Unis n’implique pas forcément un taux d’intérêt terminal plus élevé, mais elle pourrait inciter la Fed à maintenir plus longtemps des conditions restrictives, comme le reflètent les tensions qui ont conduit le rendement du T-Note à 2 ans au-dessus de 4,3% et un T-Note à 10 ans tout près de 3,9%. En d’autres termes, un marché du travail tendu amoindrit l’espoir d’assister à un «pivot» rapide de la part de la Fed.

La courbe des rendements en euros repartie à la hausse

En Europe, la courbe des rendements en euros est également repartie à la hausse, effaçant le repli éphémère favorisé par l’intervention de la Banque d’Angleterre. Le rendement du Bund allemand s’est redressé aux environs de 2,15%, dans la perspective d’un nouveau tour de vis monétaire de la part de la BCE à fin octobre. Le creusement des «spreads» infligés à l’Italie (250 points de base entre Bund et BTP à 10 ans) fait écho à une situation de «stress» qui se manifeste sur plusieurs segments du système financier, notamment sur les primes de risques associées aux emprunts d’entreprises.

Au Royaume-Uni, les achats massifs de «gilts» à long terme par la Banque d’Angleterre n’ont pas empêché un rebond marqué des rendements qui avoisinent à nouveau 4,4% à 10 ans d’échéance malgré un revirement partiel du gouvernement de Liz Truss sur les baisses d’impôts. La situation britannique demeure instable et la capacité de la Banque d’Angleterre à cesser ses interventions après une dernière salve d’achats vendredi semble douteuse.

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